mardi 26 octobre 2010

Sauver le temps!!!

Une petite note qui n'a rien à voir avec le Japon, aujourd'hui : j'ai fait la découverte d'un logiciel gratuit que j'avais envie de partager! Il pourrait être utile à d'autres personnes qui font une thèse... ou n'importe qui qui travaille sur ordinateur toute la journée, sans horaires fixes, et pour qui éviter les distractions est un défi de tous les instants!

Il s'appelle Rescue Time (www.rescuetime.com ) et, une fois installé sur l'ordinateur, il en suit à la trace toutes les activités : tout site internet ouvert, toute application lancée se retrouve fichée dans le compte d'utilisateur. C'est un vrai flicage imposé à soi-même, mais moi j'avoue que j'ai un peu besoin de me sentir contrainte pour pouvoir bosser efficacement! Sans horaires ni échéances précises sinon, c'est quand même difficile...
Dans la liste de toutes les activités enregistrées, le logiciel attribue des points suivant le degré d'efficacité. Il y a un barème préétabli (par exemple, aller sur facebook, c'est contre-productif, c'est -2, et écrire sous words, c'est productif, +2) mais on peut modifier suivant ses besoin s(si tel site internet est nécessaire pour le boulot, on lui met +2).
En fonction de tout cela, le logiciel calcule ensuite le temps passé sur chaque activité, et le ratio d'efficacité : combien de temps passé à vraiment travailler sur toute une journée?? Plus possible de se dire "j'ai bien bossé" alors que mine de rien la journée a été passée à éplucher rue89...
Le truc radical, c'est l'option "focus now !" qui propose de bloquer tous les sites et applications notés "-2" ou "-1" pendant 15, 30, 45mn ou 1h. Et aussi, si on veut, la fenêtre pop-up qui vous accueille au retour sur l'ordinateur, si on a été inactif pendant plus de 5mn "Où étiez-vous et que faisiez-vous?". Bon on a le droit de cliquer sur la réponse "none of your business" quand même :p
Bref, un joli outil d'autodiscipline. En plus, pour le ratio d'efficacité journalier, on peut voir où on se situe par rapport à la moyenne des autres utilisateurs... et la moyenne est super basse!! ça réconforte et ça donne envie de faire mieux que ça quand même.

Le seul truc, c'est qu'il existe une version pro pour les entreprises. Si il y a vraiment des patrons qui mettent ça sur l'ordinateur de leurs employés pour les culpabiliser dès qu'ils font une pause, c'est quand même flippant. Ce qui me fait penser que j'ai des vidéos des Deschiens à regarder, moi...

dimanche 24 octobre 2010

Les séries télé : le freeter qui s'achète une maison

Aujourd'hui il pleut ; pas encore le bon jour pour faire un reportage photo sur les environs!
A la place, j'avais envie de parler d'une série télé, dont le 1er épisode est passé la semaine dernière. On a la télé, et du coup, je découvre un peu les programmes japonais: il faut faire le tri, il y a plein de trucs de qualité pas terrible. Mais les "drama", les feuilletons télé, valent vraiment le coup d'œil! Ils sont pas forcément bien joués, la mise en scène ne vaut pas tripette, mais quand ils parlent de thèmes "sociaux", c'est un vrai miroir déformant de la société japonaise, une grosse purée de clichés, et c'est pour ça que j'ai trouvé "freeter, ie wo kau" très intéressant!

フリーター、家を買う, donc, "le freeter qui achète une maison" (traduction approximative!): déjà, il faut savoir ce que c'est qu'un freeter au Japon. En gros, le monde du travail est divisé en deux groupes: il y a ceux qui ont un "travail" (schématiquement, qui vont dans une entreprise, la même toute leur vie, qui mettent un costume tous les matins quoi...) et ceux qui ont un "petit boulot": entrent dans cette catégorie les vendeurs dans les magasins, les serveurs... tous les emplois pour lesquels il n'y a pas vraiment besoin d'une qualification préalable. Et évidemment, la deuxième catégorie est beaucoup moins bien considérée... Autant en France on peut être toute sa vie vendeur dans un magasin, évoluer dans ce type d'emploi et que ça soit un "métier" en soi, autant au Japon, enchaîner ce genre d'emplois vous classe dans la catégorie des gens qui n'ont pas un "vrai" travail...
Et c'est ce qui arrive au héros de cette série. Après l'université, il trouve un travail, un vrai. Mais il ne supporte pas les contraintes, les heures supplémentaires, son chef autoritaire et je ne sais plus quoi encore, et il démissionne. Là, paf: honte et déhonneur, il devient un "freeter": il ne retrouve pas de "vrai" travail et enchaîne les petits boulots. Et ça fait de lui un genre de danger pour la société apparemment : il ne rentre pas dans le moule, il est la honte de ses parents, et il ne construit pas la société comme il devrait. En gros, il ne sert à rien. Son père passe son temps à lui dire que c'est un égoïste et une lavette de ne pas réussir à se plier aux règles difficiles du travail. Le garçon se renferme et passe ses journées dans sa chambre.

 Et le pire, c'est sa mère. Elle considère que tout est de sa faute, apparemment: elle a dû très mal l'élever, pour qu'il finisse si mal! Il y a alors une scène complètement glauque: un jour, le fils retrouve sa mère prostrée dans sa cuisine, par terre, en train de répéter en boucle "pardon...pardon...pardon...pardon..."
Le fils, la fille, le père, la mère, hop, tout le monde direction l'hôpital, où un médecin dit qu'elle fait juste une petite dépression, hophohop, un médicament et retour à la maison, où on laisse la mère toute seule (??!!) et le père en profite pour hurler à son fils que tout est de sa faute. Ben oui on n'a pas idée aussi de refuser les heures sup' au Japon, c'est vraiment un asocial ce gars-là.
Pour finir le garçon trouve un enième job, dans le bâtiment, et là on devine que tout va s'arranger : il va acheter une maison et va pouvoir se racheter et "reconstruire sa famille", comme le dit le sous-titre de la série: "kazoku wo yarinaosu". Suite au prochain épisode.


Je sais pas où est la frontière entre l'invraisemblance de la série faite pour faire vendre (après tout, "Plus belle la vie" est pas franchement un modèle de scénarios réalistes je crois...) et la pseudo-analyse sociale (on prend des thèmes du moment : les jeunes qui refusent le travail en entreprise, les familles éclatées... et on mélange tout). En tout cas je continuerai à regarder pour voir ce que ça donne !! Même bourré de stéréotypes, c'est malgré tout instructif sur l'image que le Japon a de lui-même.

samedi 16 octobre 2010

Une petite semaine normale

Je n'ai pas écrit depuis plus d'une semaine: c'est parce que j'étais à sec de petites histoires marrantes ou d'anecdotes sur la vie au Japon... En fait, la routine s'installe, alors je ne vais peut-être pas raconter des trucs passionnants, mais tant pis!

Depuis 2 semaines, je me suis remise à travailler. Je vais le plus souvent à la bibliothèque municipale de Yokohama: je passe par Sakuragi-chô, qui est tout près de Minato-mirai (cf les photos de Yokohama que j'avais faite la dernière fois!), et je vois la grande roue sur le chemin. Et là bas j'ai internet grâce à un système que peu de gens connaissent, donc *instant pub* : www.hotspot.ne.jp , un site où l'on prend un abonnement, et ensuite on a accès à des points wi-fi un peu partout au Japon. Ce n'est pas très cher (environ 1500yens par mois), et c'est bien pratique, parce qu'ici, le wi-fi gratuit dans les établissement publics, ce n'est pas très développé. 

Le week-end dernier, je suis allée à l'ambassade de France pour le "pot de rentrée": accueil des nouveaux expatriés et autocongratulations de l'Association des Français au Japon... Bon, ils font sûrement des trucs super pour les gens qui se retrouvent ici pour raison professionnelles (je veux dire, sans avoir spécialement souhaité découvrir le Japon), mais je dois dire que je ne me retrouve pas trop dans ce milieu. Il y avait des gens intéressants à rencontrer quand même, mais ça s'arrêtera là pour moi!

Je me suis aussi inscrite aux cours de japonais du centre international de Motosumiyoshi (à 15mn en vélo de chez moi). Il y a des cours en petits groupes très réduits (une prof pour 5 élèves), selon le niveau de chacun, pour 500 yens, (moins de 5€) les 2 heures, autrement dit, presque donné. C'est dans un beau bâtiment de 3 étages, il y a beaucoup de personnel, des salles, des manuels... Je me demande si des choses équivalentes existent pour les étrangers en France, avec les mêmes moyens. Maintenant, j'ai des devoirs pour la semaine prochaine : "expliquez le sens de votre drapeau national". Pour le drapeau français, j'ai lu au moins 3 explications différentes, les historiens ne sont pas d'accord, évidemment, ça pouvait pas être simple!! >_<

Enfin, mon week-end a été "artistique": vendredi soir, spectacle de danse: http://www2.plala.or.jp/rakudoan/EVENTS/events.htm#Batarita
C'était dans une toute petite salle, avec des gens assis par terre et une scène de 3 x 4 mètres, autant dire que c'était intime! Ambiance "Japon hippie", avec des gens habillés de toutes les couleurs, et pas mal d'étrangers aussi. Passé la première impression de "où est-ce qu'on est tombées??" c'était plutôt sympa, je surveillerai la programmation de Rakudoan pour voir si il y a du butoh un de ces jours.

Et hier, c'était Opéra! Les élèves (niveau master, ou déjà diplômés pour certains) de l'université nationale de musique font chaque année une représentation complète, avec orchestre, décors, costumes... C'était mon 1er opéra, je n'y connais rien, et j'ai trouvé que ça valait bien un niveau professionnel (il y a juste le prix qui n'était pas le même...). Donc, Cosi Fan Tutte, c'était très bien, pas ennuyeux (même si ça dure 3 heures!), et j'avais des envolées lyriques dans la tête hier soir au moment de m'endormir. Ca m'a même donné envie de prendre des cours de chant d'opéra, mais bon, j'attendrai d'être riche!!

Voilà, ceci était un petit pavé, peut-être un peu indigeste car sans photos! Mais il faut que j'aille faire des photos nocturnes de la rivière près d'ici, et aussi de Tokyo, donc ce sera pour la prochaine fois, peut-être!

jeudi 7 octobre 2010

Cher Bouddha, je veux des legos!!

Samedi dernier, entre les poissons à Numazu et le Mont Fuji  bien caché sous les nuages, nous nous sommes arrêtés à Shûzenji, petit village coincé entre de belles montagnes verdoyantes.


On y trouve une source d'eau chaude (découverte miraculeusement vers l'an 800 par Kôbô Daishi, un "saint" japonais que j'ai eu l'occasion de bien connaître dans mes précédents voyages!) et une jolie rivière. Beaucoup d'hôtels avec des bains thermaux qui doivent coûter très, très cher... En tout cas entre les bambous on a profité de ce petit havre de paix loin de la ville.

  

Et puis il y avait le temple de Shûzenji. Et comme dans tous les temples, on y trouve des tablettes votives en bois accrochées à des panneaux. Le principe: on achète une tablette, on y inscrit son souhait, et on l'accroche avec les autres en espérant qu'il sera exaucé. Ce sont les moines qui s'en chargent en brûlant, ensuite, toutes les tablettes ensemble lors d'un rituel.

Apparemment, des touristes français étaient passés par là, puisque j'ai trouvé ça :

On dit que la religion japonaise est très pragmatique, mais faudrait quand même pas exagérer, Kian.

mercredi 6 octobre 2010

Gratte-ciel et Oktoberfest à Yokohama

Dimanche dernier, j'ai passé la journée à faire visiter Yokohama à un ami  de ma coloc. Ca ne me dérangeait pas, au contraire, j'aime bien Yokohama. Enfin, je parle surtout du port, Minato-Mirai. On ne s'y sent pas du tout comme à Tokyo : il y a bien des buildings, mais aussi l'impression d'avoir plus d'espace, avec la mer à côté (même si c'est loin d'être une vue sur l'océan sauvage...).
 Et puis il y a un côté surréaliste à voir cohabiter des gratte-ciel, une grande roue, un vieux bateau -musée... ça fait un peu fête foraine de géants.



Première étape de ce tour de Yokohama: la Landmark Tower, qui est la plus haute du Japon, avec son 69ème étage panoramique! L'ascenseur est aussi exceptionnellement rapide, il monte en 40 secondes, avec une vitesse maximale de 45 km/h. Ce qui en fait le deuxième plus rapide du monde...

Vu du bas, ça donne ça : 


Et en fait, la montée est tellement rapide qu'on a du mal à réaliser qu'on est si haut au bout d'une poignée de secondes seulement (et l'ascenseur ne tremble pas de partout comme celui, tout pourri, de la tour Montparnasse!!).
Pourtant si, on arrive à 296 mètres de haut, et le spectacle vaut vraiment le coup d'oeil.


Les manèges en bas ont l'air de minuscules jouets!!



Voir de haut des tours déjà aussi grandes c'est... pfiou. (oui maman je me collée aux vitres pour prendre ces photos, mais elles sont solides ne t'inquiète pas).

Après le Landmark Tower, nous nous sommes rendus aux Aka-renga, de vieux bâtiments de brique rouge, anciennement utilisés pour le stockage des marchandises passant par le port de Yokohama, et aujourd'hui reconvertis en boutiques et restaurants. C'est là que se trouve l'une de mes crêperies françaises du Japon préférées : le Breizh Café.


Ouvert par un monsieur qui vient de Cancale, il s'agit d'un des rares endroits où l'on peut manger des vraies galettes avec du vrai cidre breton. J'adore le soin qu'il apporte aux détails : tout est vraiment français, et pas juste choisi dans un vague style "je vais plaire aux Japonaises en disant que c'est la Fraaaance, romantique tout ça tout ça". Les détails, donc. Jusqu'à la faïence de Quimper pour apporter l'addition. Et jusqu'au Breizh Cola. 


On a donc mangé une galette-saucisse (très bonne et pas très chère, en plus) : pour notre ami de passage éclair au Japon, j'aurais pu trouver plus "couleur locale", j'avoue! Mais ça n'était rien par rapport à la suite...!

Juste à côté des Aka-renga, il y avait ça :


... Une réplique miniature du Oktoberfest de Munich!! Intrigués, on a été y voir de plus près, et là, je regrette de ne pas avoir de photos (mon appareil n'avait plus de batterie) pour vous montrer le spectacle : des tas de bières vendues au litre, de la choucroute, de la saucisse, des bretzels!! Et puis des centaines de Japonais, dont beaucoup étaient rouges cramoisis (la majorité des Japonais que je connais sont bien pompettes au bout d'un demi de bière, alors avec des litres...). Au bout d'un moment, un groupe s'est mis à jouer, des chansons  avec des flonflons qui faisaient bien pécore, allemandes, mais aussi anglaises, françaises... Et là ils étaient tous déchaînés, en folie, j'ai vu des tas de Japonais faire la chenille, taper dans les mains, sauter en l'air... Il était 16h... Mais avec une ambiance pareille on se serait cru à la fin d'une soirée de noces. Je me demande ce que ça aura donné quelques heures plus tard... En tout cas, ça faisait plaisir à voir, des gens qui se lâchent et s'amusent autant!

dimanche 3 octobre 2010

On n'a pas vu le mont Fuji, mais...

Ca c'était du week-end! Samedi, on a loué une voiture et on est partis direction le Mont Fuji, sur l'autoroute entre les montagnes verdoyantes du côté de Shizuoka. 

Sur la route, le mont Fuji ne nous a laissé voir que sa crête: il faisait beau, mais comme d'habitude, dès qu'il y a un nuage dans le coin, il s'accroche à la montagne (forcément, la plus grosse du Japon...) et c'est un jeu de cache-cache auquel on perd souvent... D'ailleurs j'ai réalisé que sur les 5 fois où je suis allée auprès du mont Fuji, je n'ai réussi à le voir en entier qu'une seule fois, j'ai peut-être un peu la poisse! Du coup, je n'ai pas de photos du Fuji-san à montrer, mais j'ai d'autres choses à raconter!

Voici là où nous avons fait un 1er arrêt : 


A Numazu, au bord de la mer! L'intérêt principal, c'était le port, avec des poissons très très frais, ce qui nous a permis de déguster ça :

 et ça :

Les sashimi et sushi les plus fondants du monde! Vraiment, tellement loin des infâmes sushi parisiens (oui, bon, y en a parfois des pas mauvais, mais quand même) qui suffisent à justifier le fait de venir passer une année ici ^_^
... et accompagné d'une soupe spéciale :


... avec du crabe, donc. Le tout était évidemment excellent.

Juste à côté, au marché au poisson, les spécialités de poissons séchés s'étalaient sous nos yeux : une vraie attraction pour touristes. J'ai pris quelques photos, mais il faut imaginer avec l'odeur aussi!







Et là, au milieu des poissons et autres crustacés plus ou moins impressionnants, un truc que je n'ai pas pris au sérieux de prime abord...
 

... du DAUPHIN!!

... je pensais que si on pouvait parfois en trouver au Japon, c'était un peu sous le manteau, mais non, de grosses tranches de dauphin étaient en vente libre, et apparemment cela ne posait de problème à personne. Bien qu'un peu perplexes, nous nous sommes dit que ce serait l'occasion ou jamais d'en faire l'expérience. Après tout, la bête était déjà morte! En transportant ma tranche dans son sac plastique j'avais quand même la vague impression d'avoir un cadavre avec moi, ou en tout cas un poids sur la conscience. Je ne sais pas pourquoi, j'ai pourtant déjà mangé des trucs bizarres et pas "moralement" admis par certaines personnes (de la baleine - au Japon - ou du poulain -en Islande), là, ça m'a dérangée davantage. Dire que je n'en ai même jamais vu de vivants... J'accumule du mauvais karma là non??

Bref, le soir, en rentrant, on a fait sauter notre steack de dauphin à la poêle avec du beurre. 


Verdict : ça ne ressemble pas du tout à du poisson, on dirait plutôt du foie, et... je dois admettre que j'ai trouvé ça très bon! Sauf la graisse, qui sent fort et qui a un goût écœurant.
Bon, voilà, c'était l'expérience du jour. Maintenant que c'est fait, je ne pense pas que je recommencerai!!
Pour finir, je ne résiste pas à vous montrer la table du dîner, cuisiné par ma coloc, qui nous a vraiment gâtés:






C'est tout pour aujourd'hui! La prochaine fois, je vous raconterai la suite de mon week-end, et comment je me suis retrouvée en Allemagne, le temps d'un après-midi!