Depuis des semaines j'écris ici sporadiquement, mais sur Facebook j'envoie et répertorie de nombreux liens parlant de la catastrophe, de sa gestion par le gouvernement, et du nucléaire en général. C'est qu'il est très important d'avoir des sources fiables pour pouvoir argumenter. Quand vous dites que vous êtes contre le nucléaire, il y a toujours quelqu'un pour vous traiter de "Tchernodébile" (si si, j'ai déjà entendu ça) et vous dire que ce n'est pas réaliste, qu'on a besoin du nucléaire. Pour les questions techniques de ce genre, on peut renvoyer sur le site du Réseau Sortir du Nucléaire.
A mon niveau, tout ce que je peux faire, c'est montrer ce qu'il se passe réellement ici, afin de faire prendre conscience que, d'abord, la catastrophe n'est pas terminée, et ensuite, du genre de conséquences entraînées par un tel accident. Car ça arrivera probablement ailleurs qu'au Japon. Et quand on n'est pas spécialiste, il faut des arguments solides pour ne pas passer pour le paranoïaque de service.
Voici d'abord un blog qui répertorie des articles sur la question du nucléaire au Japon et la situation à Fukushima : il centralise l'information en français, ce qui est indispensable. Bravo à eux de prendre le temps de faire ça...
Ensuite, voici la liste des articles (beaucoup sont en anglais) que j'ai relayés sur ma page Facebook. J'ai pensé qu'il serait utile d'en faire la liste ici. ça peut toujours servir. Il y en a de toutes sortes.
Le plus important, c'est de faire vivre cette information, de la faire suivre. Il faut continuer à parler de Fukushima, la catastrophe est loin d'être terminée.
Articles les plus récents
- 2 août: les plus forts taux de radioactivité depuis le 11 mars ont été détectés à Fukushima Daiichi: 10000 millisieverts/h, soit une dose qui tue un homme en deux semaines.
- dans un village tout proche de Fukushima, une femme a été la seule à acheter un dosimètre (625$) par ses propres moyens pour découvrir que la zone est fortement irradiée. Elle alerte l'opinion japonaise, qui commence, lentement mais sûrement, à se méfier du gouvernement.
-les tests de radioactivité sur les aliments sont effectués de façon "volontaire" par les maires et préfets, autrement dit de façon aléatoire et insuffisante, tandis que la contamination s'étend à l'ensemble de la chaîne alimentaire.
Sur la censure des informations
- le gouvernement japonais aurait passé une loi lui permettant de censurer ce qu'il appelle des "fausses rumeurs" concernant Fukushima sur internet. C'est à vérifier, en japonais j'ai trouvé cette source mais c'est un blog. Cela dit, vu la nature de cette information, il serait logiquement difficile de trouver des sources officielles.
Curieusement, en faisant cette revue d'articles, j'ai cherché celui du Mainichi Daily News (journal japonais important) parlant des matériaux radioactifs retrouvés dans les urines des enfants de Fukushima. Il a été effacé du site ces derniers jours.
- dans tous les cas la manipulation de l'information par les media, sous influence de Tepco et du gouvernement, n'est plus à prouver et a donné lieu à cet article dès avril/mai, publié par le très sérieux Japan Focus, version en ligne de la revue académique Asia-Pacific Journal.
- conférence de presse des parents de Fukushima pour dénoncer les informations "rassurantes" données par le gouvernement, qui se sont avérées fausses.
Divers
- dès fin mars, aussi sur Japan Focus, un expert estimait que la catastrophe de Fukushima est pire que Tchernobyl et que 200 000 cancers de plus que d'habitude se déclareront dans les 50 prochaines années si les habitants de la zone y demeurent pendant un an.
- sur la commercialisation des boeufs irradiés, à qui on a laissé manger du fourrage exposé à l'air libre depuis la catastrophe.
- le studio Ghibli (studio d'animation japonais dont les films portent un message écologique fort) affiche une banderole anti-nucléaire sur le toit de son immeuble : "nous voulons faire des films sans électricité issue du nucléaire!"
- au Japon, on demande d'économiser l'énergie, on culpabilise tout le monde avec ça au point que de nombreuses personnes âgées, n'osant pas allumer leur climatisation, sont mortes à cause de la chaleur. Mais à côté de ça, de nombreux magasins font marcher la clim à fond... portes grandes ouvertes. D'où l'impression que les campagnes pour "faisons tous des efforts pour relever le Japon" ne sont qu'une immense entreprise de culpabilisation et de responsabilisation des individus, sans aucune cohérence ni action systématique derrière.
En français :
- le titre parle de lui-même: "forte probabilité d'un accident nucléaire majeur en Europe".
- sur le recrutement des intérimaires du nucléaire au Japon: en gros, des SDF attirés par la mafia, qui cumulent les contrats et dépassent allègrement les doses maximales de radiation avant de mourir sans rien demander à personne.
- extrait d'émission "C dans l'air" de 2007 qui prédit à peu près ce qu'il s'est passé en mars 2011. A tous ceux qui pensent que "de toute façon, on ne pouvait pas prévoir"...
- témoignage d'un habitant français de Nagano qui explique comment il est difficile de vivre avec la menace nucléaire, invisible, au quotidien . D'où un déni de la réalité de la part de nombre de Japonais, qui ne souhaitent pas s'informer.
- la députée Européenne Michèle Rivasi est allée au Japon en juin, et rend compte de l'absence de mesures de protection pour la population japonaise.
Malheureusement j'aurai encore sûrement de nombreux articles à ajouter pour compléter cette liste. Lisez, et faites suivre...
Merci pour toutes ces informations et ce "point" ! J'ai fait tourner la vidéo et le lien vers la pétition de ton dernier billet.
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