dimanche 24 octobre 2010

Les séries télé : le freeter qui s'achète une maison

Aujourd'hui il pleut ; pas encore le bon jour pour faire un reportage photo sur les environs!
A la place, j'avais envie de parler d'une série télé, dont le 1er épisode est passé la semaine dernière. On a la télé, et du coup, je découvre un peu les programmes japonais: il faut faire le tri, il y a plein de trucs de qualité pas terrible. Mais les "drama", les feuilletons télé, valent vraiment le coup d'œil! Ils sont pas forcément bien joués, la mise en scène ne vaut pas tripette, mais quand ils parlent de thèmes "sociaux", c'est un vrai miroir déformant de la société japonaise, une grosse purée de clichés, et c'est pour ça que j'ai trouvé "freeter, ie wo kau" très intéressant!

フリーター、家を買う, donc, "le freeter qui achète une maison" (traduction approximative!): déjà, il faut savoir ce que c'est qu'un freeter au Japon. En gros, le monde du travail est divisé en deux groupes: il y a ceux qui ont un "travail" (schématiquement, qui vont dans une entreprise, la même toute leur vie, qui mettent un costume tous les matins quoi...) et ceux qui ont un "petit boulot": entrent dans cette catégorie les vendeurs dans les magasins, les serveurs... tous les emplois pour lesquels il n'y a pas vraiment besoin d'une qualification préalable. Et évidemment, la deuxième catégorie est beaucoup moins bien considérée... Autant en France on peut être toute sa vie vendeur dans un magasin, évoluer dans ce type d'emploi et que ça soit un "métier" en soi, autant au Japon, enchaîner ce genre d'emplois vous classe dans la catégorie des gens qui n'ont pas un "vrai" travail...
Et c'est ce qui arrive au héros de cette série. Après l'université, il trouve un travail, un vrai. Mais il ne supporte pas les contraintes, les heures supplémentaires, son chef autoritaire et je ne sais plus quoi encore, et il démissionne. Là, paf: honte et déhonneur, il devient un "freeter": il ne retrouve pas de "vrai" travail et enchaîne les petits boulots. Et ça fait de lui un genre de danger pour la société apparemment : il ne rentre pas dans le moule, il est la honte de ses parents, et il ne construit pas la société comme il devrait. En gros, il ne sert à rien. Son père passe son temps à lui dire que c'est un égoïste et une lavette de ne pas réussir à se plier aux règles difficiles du travail. Le garçon se renferme et passe ses journées dans sa chambre.

 Et le pire, c'est sa mère. Elle considère que tout est de sa faute, apparemment: elle a dû très mal l'élever, pour qu'il finisse si mal! Il y a alors une scène complètement glauque: un jour, le fils retrouve sa mère prostrée dans sa cuisine, par terre, en train de répéter en boucle "pardon...pardon...pardon...pardon..."
Le fils, la fille, le père, la mère, hop, tout le monde direction l'hôpital, où un médecin dit qu'elle fait juste une petite dépression, hophohop, un médicament et retour à la maison, où on laisse la mère toute seule (??!!) et le père en profite pour hurler à son fils que tout est de sa faute. Ben oui on n'a pas idée aussi de refuser les heures sup' au Japon, c'est vraiment un asocial ce gars-là.
Pour finir le garçon trouve un enième job, dans le bâtiment, et là on devine que tout va s'arranger : il va acheter une maison et va pouvoir se racheter et "reconstruire sa famille", comme le dit le sous-titre de la série: "kazoku wo yarinaosu". Suite au prochain épisode.


Je sais pas où est la frontière entre l'invraisemblance de la série faite pour faire vendre (après tout, "Plus belle la vie" est pas franchement un modèle de scénarios réalistes je crois...) et la pseudo-analyse sociale (on prend des thèmes du moment : les jeunes qui refusent le travail en entreprise, les familles éclatées... et on mélange tout). En tout cas je continuerai à regarder pour voir ce que ça donne !! Même bourré de stéréotypes, c'est malgré tout instructif sur l'image que le Japon a de lui-même.

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